De Kalaw au Lac Inle en trek

Pour rejoindre Kalaw depuis Hsipaw nous avons pris le bus de nuit. Le trajet dure environ 11h00 et est assez mouvementé à cause du nombre de virages dans les montagne. La route est tracée au plus court donc les virages s’enchaînent tous les 20 mètres, attention à ne pas être malade !

Nous sommes arrivés tôt, vers 5h du matin comme souvent ici et sommes partis directement à la recherche d’un hébergement. Cette fois on a trouvé du premier coup, on a donc pu finir notre nuit dans un lit. Après s’être reposés un peu, nous rencontrons un couple français Emma et Lucas qui voyagent pour quelques mois en Asie. Eux aussi sont là pour le trek de trois jours qui va jusqu’au Lac Inle, on décide donc de partir à la recherche d’une agence ensemble.

Après avoir fait plusieurs agences, nous retenons la Sam’s Family qui s’avère être la moins chère et la plus complète (et après une longue explication de l’oncle Sam lui même, il nous était difficile de dire non !). C’est une des plus grosse agence de la ville donc beaucoup de touristes s’y retrouvent. Nous avons choisi un trek de trois jours soit environ 60 km pour rejoindre le Lac Inle dans un groupe de 6 personnes. Nous serons donc 4 français et un couple de japonais.

Premier jour

8h30, nous voilà partis pour un premier jour de marche avec 21 km au compteur. On fait connaissance de notre jeune guide Kin-Kin et de notre cuisinier Mounty (oui parce que chaque groupe a un cuisinier attitré). Nous quittons la ville pour nous enfoncer dans la forêt et nous atteignons rapidement le lac où plutôt la réserve d’eau annoncée au programme. L’endroit est joli mais pas exceptionnel, la pause sera courte et nous repartons vers les hauteurs pour rejoindre le village où on doit manger. Nous passons parmi quelques cultures l’occasion d’avoir quelques explications de Kin-Kin qui ne parle pas beaucoup. On croise et double plusieurs autres groupes de trek sur la route et on espère qu’une chose : que notre groupe de 6 ne finisse pas à 20 !

Nous arrivons sur le lieu de notre repas du midi, le paysage qui nous entoure est vraiment joli. On est juste un peu déçus parce qu’après notre trek de Hsipaw on pensait aller manger chez une famille au lieu de ça, c’est un peu comme un restaurant, tous les groupes de touristes sont là, il n’y a aucuns locaux à part nos cuisiniers.

Après avoir repris le chemin, on marche sur les rails, c’est assez original on ne l’avait pas encore fait. Par contre au bout de quelques centaines de mètre ça donne mal à la tête à force de regarder sans cesse les rails pour voir où mettre nos pitoux !

Les derniers kilomètres engloutis, nous arrivons au village vers 17h00. On découvre notre nouvelle maison pour une nuit et on profite pour partager un moment avec notre hôte et les enfants en les aidant à éplucher l’ail et en jouant avec eux après le travail. Le repas de notre cuisinier est comme d’habitude excellent et comme on est crevés, après une petite bière et un jeu de cartes on file se coucher !

Deuxième jour

Après une nuit agitée entre les ronflements, les coqs qui chantent à 3h du matin et les batailles de chiens, nous reprenons la route par la meilleure des manières : une belle montée dès 8h du matin !  Le soleil est présent mais aussi le vent frais donc on reste un peu couverts. Une fois en haut, la vue nous fait vite oublier le manque de sommeil. On marche le long de la crête, puis à travers les champs de piments. On n’a pas testé mais il parait que manger un piment à peine cueilli ça ne pique pas beaucoup. On traverse deux villages de deux tribus différentes mais on sent que les gens sont lassés de voire des touristes passer par là, parce que personne ne répond à nos bonjours et nos sourires. En même temps, s’il y avait des groupes de chinois qui passaient toutes les heures devant chez moi, j’en aurai vite marre aussi !! Donc on les comprend un peu ces gens qui n’ont rien demandé et on essaye de se faire discrets en respectant leur coutume et leur environnement. On poursuit notre route à travers les montagnes. Les ampoules commencent à se faire sentir et rendre la fin de journée difficile. Pour notre deuxième nuit, on arrivons dans un « village à touristes ». Il se trouve en haut d’une montagne et à première vue, comme nous y arrivons en même temps que les habitants qui rentrent de leur champ on se dit que ça à l’air sympa mais une fois au sommet on compte plus de touristes que de locaux. C’est simple, pratiquement chaque maison accueille un groupe de marcheurs. Nous avons voulu nous balader un peu dans les rues mais visiblement tout le monde avait eu la même idée donc on n’aura pas vu grand chose. On a pris une douche très rapide, à l’eau glacée et entre quatre murs de bambou qui tenaient à peine mais ça fait quand même un bien fou ! Nous mangerons encore un délicieux repas concocté par notre cuisinier (et non pas par la famille qui nous héberge, ce qu’on a aussi trouvé un peu dommage), re une bière puis re un jeu de cartes et nous voilà au lit. Nous dormons dans une sorte de grande, deux étages au dessus des vaches. La nuit sera aussi bruyante que la précédente mais le corps commence à s’y habituer et le sommeil l’emporte.

Troisième jour

La vue sur les champs au petit matin est magnifique et nous repartons du bon pieds pour notre dernière journée. Il ne nous reste qu’un peu plus de 15 km de marche et tant mieux parce qu’on est deux (Anne et Emma) a souffrir des pieds ! En chemin, nous passons par une petite cabane où nous retrouvons d’autres groupes de marcheurs pour s’acquitter du droit d’entrée au Lac Inle. Etape obligatoire bien que ça nous paraisse un peu injustifié mais on paye sans rechigner pour continuer le chemin. Enfin, là bas au loin, on aperçoit le lac Inle. Bon il est encore loin mais au moins l’objectif est en vue. La dernière partie du chemin est sympa, on descend dans la forêt par des petits chemins à la fraîcheur des arbres. Le dernier repas se fera comme d’habitude dans une cantine à touristes et pour finir ses trois jours de marche Kin-Kin et Mounty nous ramènent à l’embarcadère pour prendre le bateau. Et voilà, les trois jours de marche s’achèvent par une heure de bateau sur le lac Inle pour remonter au nord où se trouvent nos hôtels, tout ce qu’il faut pour oublier la douleur des pieds et découvrir cet endroit magique.

Impressions

Nous avons adoré marcher dans les différents paysages qu’offre la région : champs, montagnes, villages, forêt, semblant de jungle… Notre guide Kin-Kin était adorable bien que peu bavarde sur les explications où il fallait sans cesse aller chercher les informations. Notre petit groupe était sympa aussi et nous avons continué à voir Emma et Lucas par la suite. On a trouvé que l’organisation du trek par la Sam’s family était correcte mais on regrette que l’endroit soit déjà trop prisé par les touristes. En effet, on en a croisé pas mal sur la route et on se retrouvait tous au même endroit pour manger le midi et dans les villages le soir.  De plus, on aurait aimé partager de vrai moment avec nos hôtes le soir comme on l’avait fait autour du feu dans le trek de Hsipaw mais au final on les voyait quand on arrivait à la maison et quand on partait. Etant donné qu’on avait notre cuisinier (très bon d’ailleurs et on ne mangeait jamais deux fois la même chose), on ne goûtait pas à leur nourriture et donc on n’avait pas vraiment d’échanges. Bref c’était trois jours bien remplis, on est fiers de l’exploit encore une fois et ravis des rencontres et des paysages.
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