Le train au Myanmar
Pour changer un peu du bus, on a décidé de prendre le train entre Mandalay et Hsipaw. Départ à 4h du matin (outch ça fait mal), c’est parti pour presque 12h de trajet. Et quel trajet ! On n’avait jamais eu un train qui bougeait autant et pourtant on en a déjà pris pas mal !
On en avait parfois mal au cœur et c’était limite à se dire qu’on allait finir par sortir des rails ! Heureusement que pour une fois, on avait pris des places en première classe qui nous permettait d’avoir des sièges un peu plus confortables parce que dans la seconde classe c’était un peu le carnage : les gens étaient entassés les uns sur les autres entre les sacs de courses et autres, le plafond fuyait et les sièges était en bois. Par contre, le paysage était comme toujours magnifique. Traverser les champs au petit matin avec la couleur du soleil c’était juste sublime.
Si nous avons pris ce train, c’était aussi pour passer sur le viaduc de Goteik. Situé après la ville de Pyin Oo Lwin ,le train passe à environ 100 mètres de haut sur une distance de 688 mètres (bon là il va tout doucement quand même et heureusement !). Ce pont date de 1901 et a été construit par les anglais, il n’en demeure pas moins impressionnant et est le plus haut du pays.
Arrivée à Hsipaw
Nous sommes arrivés vers les 15h30 et comme pratiquement tout le monde, nous avions prévu de nous rendre à la Charles Guest House mais sans réservation, il s’est avéré qu’il était complet.
D’ailleurs petite parenthèse pour les voyageurs, la Charles Guest House est devenue une véritable usine à touristes. Les prix y sont plus chers et tout ceux que nous avons croisé qui y logeaient été déçus de leur chambre car eau froide, pas de fenêtre, murs très mal isolés etc… mais visiblement pas du petit déjeuner qui doit être leur seul point fort. On a également été mangé au restaurant de Charles guest house, les prix sont chers pour une quantité minime et un service des plus désagréables. C’est pourquoi on vous conseille vivement le Red Dragon, c’est un hôtel très récent avec une équipe de filles formidables et très souriantes. Il est propre et les chambres sont plus que correctes. Le seul reproche qu’on peut lui faire c’est que la salle de bain commune est au rez de chaussé donc pas très bien placée et pas de buffet au petit déjeuner.
Il faut avouer qu’on était plus que crevés par les 12h de train (décidément les transports au Myanmar ne sont pas de tout repos !), nous avons donc décidé de prendre la journée du lendemain pour nous reposer un peu avant de partir gambader dans les montagnes.
On voulait faire un trek de deux jours avec une nuit chez l’habitant. Nous avons essayé de faire plusieurs agences dans la ville pour voir les différents tarifs proposés. La moins chère que nous ayons trouvé était Lily guest house (à 25000 kyats par personne) mais il n’avait personne pour faire un groupe donc un peu malgré nous, nous avons finit à l’agence de Charles Guest House. Et oui, la « popularité » attire le monde, c’est donc les seuls qui pouvaient nous proposer d’autres gens avec qui partir pour diminuer le prix.
Notre trek de Hsipaw
Jour 1
8h du matin, nous voilà prêts à partir avec un couple d’hollandais qui a l’air très dynamique et une française qui est un peu malade. Notre guide s’appelle Minta, il a 21 ans, porte un jean slim et des chaussures types Converse… et il va marcher deux jours avec ça ?? Et bien oui ! Ça le fait rire mais il se vente de ne jamais avoir eu mal aux pieds et dire que nous avec nos chaussures de rando on arrive à avoir des ampoules ! Le programme de la journée est d’environ 7h de marche pour atteindre le village où on va dormir et c’est parti !
A peine sortis de la ville, nous voilà plongés dans les rizières et les champs. Le ciel est un peu brumeux mais on espère que ça va vite se lever pour profiter de la lumière du soleil sur le paysage. Les kilomètres défilent, on traverse toutes sortes de paysages sur des petits chemins pas très fréquentés. Comme nous sommes en hiver, le paysage est de manière général très sec. La plupart des champs ont déjà été récoltés et la diversité de couleurs n’est pas forcément au rendez-vous mais on apprécie les montagnes à perte de vue et le calme environnant.
Ça commence à monter un peu, enfin beaucoup même. Pour nous ça va mais la française avec qui on est est à deux doigts du malaise et finit la route du matin en scooter. Après avoir pas mal crapahuté dans les routes de montagnes, on arrive à un village tout en hauteur où nous attend notre déjeuner. Pas le temps de discuter avec la famille qui nous accueille, on est installés à table et laissés seuls pour manger notre festin. Après avoir repris quelques forces, on part à deux faire le tour du village qui est un village typique (bien qu’il voit passé des dizaines de touristes tous les jours…) et on tombe sur des enfants trop mignons qui font les singes devant l’appareil photo.
Les 15 kilomètres de la matinée sont passés, il nous en reste environ 7 pour arriver au village du soir. Le chemin n’est encore une fois pas de tout repos et le guide nous promet que demain ça sera plus facile puisqu’on redescend (bah oui évidemment !).On a le droit à beaucoup d’explications de la part de Minta qui a l’air passionné par son job et adore raconter l’histoire de son pays.
On suit un petit chemin dans la montagne et finalement sur les coups de 16h30 et alors que le soleil commence à se faire plus discret, on aperçoit au loin notre village. On est accueillis par un homme très gentil (on n’a pas retenu son prénom…) qui nous a préparé du thé et qui nous allume un petit feu pour nous réchauffer, ça tombe bien avec la transpiration on est trempés (glamour n’est ce pas ? :-D) !
Le repas est un délice et on n’a même pasle temps de finir une assiette que nos hôtes nous en remettent. On passera un peu de temps autour du feu mais il faut avouer que la fatigue s’empare vite de nous et qu’à 20h nous voilà tous sous nos couettes ! Nous avions une petite dépendance pour nous, des petits matelas étaient installés par terre avec des moustiquaires et pleins de couettes. Nous avons plutôt bien dormi en pensant que demain la journée serait plus facile…
Jour 2
Après un bon petit déjeuner, un brin de toilette très rapide (l’eau étant plus que glaciale des lingettes feront l’affaire !) et une couche de tanaka sur le visage, on est prêts à reprendre la route. Nous oui mais visiblement Minta non… il nous explique qu’en fait il ne connait pas le chemin pour aujourd’hui et qu’il nous a trouvé un nouveau guide pour la journée. Un nouveau guide ?! Genre le gars là bas avec son fusil de chasse et sa machette ? Ah bah oui, normal quoi. On va prendre un nouveau chemin donc la machette c’est pour débroussailler le passage et le fusil c’est pour les bêtes. Humm ça promet mais Minta nous dit pour la énième fois que ce sera plus facile que la vieille… Tu parles venant de quelqu’un qui ne connait pas le chemin, on a un peu de mal à y croire mais pour le moment ça nous fait plus rigoler qu’autre chose.
Dès le premier kilomètre on commence à grimper parmi les plantations de thé mais Minta nous dit que c’est la seule montée de la journée. On s’enfonce ensuite dans la forêt pour descendre dans la vallée, le chemin y est parfois inexistant ce qui n’est pas forcément très rassurant. Une fois arrivés tout en bas on doit traverser une rivière, il y a du courant et avec de l’eau jusqu’aux genoux ça à le mérite de nous rafraîchir un peu ! Une fois de l’autre côté de la rive on demande notre chemin à Minta qui visiblement semble aussi perdu que nous puisqu’un nouveau guide s’apprête à prendre la route avec nous.
On reprend la marche mais en voyant la pente en face de nous, on se dit que ça ne va pas être facile surtout quand on voit qu’il n’y a pour le coup aucun chemin tracé ! Nous voilà donc partis pour une bonne grimpette qui au final nous aura demandé énormément d’énergie. Au bout d’un bon petit moment on commence un peu à perdre patience, on est exténués, la montée est encore plus dure qu’on l’imaginait et ne se termine jamais, mais le pire c’est que personne ne sait où on est et combien de temps il nous reste. On continue d’avancer à coup de machette à travers les hautes herbes et le précipice sur le côté. Enfin, nous voyons au loin le village tant attendu.
On aura mit plus de trois heures pour atteindre le village au lieu d’une heure annoncée par Minta. Malheureusement avec cette perte de temps, on n’a pas plus profiter du village et faire connaissance un peu plus avec les villageois. On s’installe chez une famille pour reprendre un peu de force avec un bon repas mais rien à voir avec hier, on a juste eu une gaufrette au chocolat et un bol de noodles instantanées. Nous reprenons le chemin rapidement car la nuit tombe vite et il nous reste encore deux heures de marche avant de rejoindre notre tuktuk afin de nous ramener à l’hôtel. Cette fois-ci on descend bien et au fur et à mesure le paysage change, il devient moins boisé et on voit beaucoup plus de champs de maïs et de blé. On a pu quand même apprécier ses derniers kilomètres à travers les paysages.
Conclusion : on est ravie de l’exploit physique (environ 50 km de marche en 2 jours) et des paysages qu’on a pu observer. Par contre on est un peu blasés par la façon dont c’était organisé. On était sensés revenir le deuxième jour vers midi, finalement nous sommes arrivés vers 17h, nous avons beaucoup plus marché que les autres groupes, on a prit des chemins pas du tout « conventionnels » où s’il nous arrivait un pépin personne ne pouvait venir nous chercher, on sait rendu compte que le village où on avait mangé le deuxième jour n’était pas du tout celui qui était prévu mais simplement « le seul qu’on ait croisé sur la route », notre guide bien que gentil ne savait pas le chemin et a carrément payer d’autres mecs pour nous amener à bon port bref pour le prix qu’on a payé on a trouvé ça un peu déroutant mais c’était quand même une bonne expérience.
Balade dans Hsipaw
Pour se reposer du trek nous avons fait un petit tour de la ville. On a commencé par la visite d’une fabrique de noodle, on ne peut pas les rater car les noodles sèchent dans la rue éparpillées un peu partout autour de l’usine, c’est assez marrant de voir le système de séchage mais un peu troublant de voir que la vie autour continue (les véhicules passent à quelques centimètres, les animaux se baladent autour…) et dire qu’après ça finit dans notre assiette !
Nous continuons notre chemin vers Litlle Bagan, il n’y a rien d’exceptionnel, juste quelques petites pagodes, cinq au total… Par contre, juste en face se trouve un joli monastère en bois que l’on peut visiter. Avec les rayons de soleil donnant sur les moines qui jouaient sur leur téléphone, on peut obtenir de jolis clichés.
L’heure du midi approche, on fait une halte chez Mrs Popcorn qui a bonne réputation auprès des voyageurs, nous y allons donc à notre tour pour goûter une délicieuse salade d’avocat et une tortilla de pommes de terre avec les légumes du jardins. L’endroit est calme est joli, on y restera un petit moment pour apprécier la sérénité du lieu. Une fois le ventre bien rempli, on reprend notre chemin à travers le village et on tombe à la sortie d’une école. Ce qui était marrant à voir c’est qu’ils avaient tous leur pioche à la main, on suppose donc qu’après l’école ils allaient aider les parents dans les champs… Ensuite, nous nous dirigeons vers le marché couvert de Hsipaw où on trouve un peu de tout, des vêtement, des produits d’hygiène, de la nourriture, etc.
A côté du marché, il y a le stade municipal où chaque soir des entraînements de football ont lieu. Martin en a profité pour faire une petite partie avec les enfants. Il n’y a pas que le football qui se joue ici, il y aussi le chinlone qui est spectaculaire à voir (ressemble à du volley avec les pieds mais sur un terrain de badminton).
Noël
Nous avons passé Noël dans cette ville, on voulait se faire un bon restaurant mais malheureusement nous n’en n’avons pas trouvé. On a quand même prit l’apéro (bière Myanmar avec chips) en haut d’une colline pour admirer le couché de soleil. Pour finir on a été mangé au Mr Charles qui est finalement le seul à proposer des repas européens, et oui on voulait autre chose qu’un fried rice pour Noël ! Anne à prit une pizza et Martin un poulet sauce aux poivres, rien de très gastronomique. A ce moment là, on ressent le manque de la famille plus que jamais (on attendra d’ailleurs 2h du matin pour faire un skype avec tout le monde) mais aussi de la bonne nourriture française pour nos papilles !
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